En un mot

En un mot


Écriture   •   17 avril 2020

Récemment, j’ai partagé ma vision de l’écriture et la manière dont mon histoire professionnelle interagissait avec mon expérience d’écriture (Écrire, c’est réécrire). L’écriture influence désormais également ma vision de l’entreprise.

J’écris des nouvelles, de courts textes. La nouvelle se concentre par nature sur une idée maîtresse et la développe jusqu'à son plein potentiel. Tout ce qui ne sert pas cette idée ou tout ce qui détourne du vertige de la chute doit être éliminé. Je recherche aujourd’hui le même focus, la même épure, dans ma vie d’entrepreneur.

Dans son article One Word and Done, l’auteur Steven Pressfield reprend les conseils de l’écrivain Paddy Chayefsky :

Dès que j’ai décidé du thème de ma pièce, je l’écris sur une seule ligne et je le colle devant ma machine à écrire. Ensuite, tout ce qui n’est pas dans le thème n’est plus le bienvenu sur mes pages.

Steven Pressfield est encore plus direct. Il symbolise le thème par un mot unique et fort. Vengeance. Rédemption. Amour.

Si vous écrivez Le Parrain, par exemple, votre Post-it pourrait contenir le mot « Famille »
Si vous écrivez Le Pont de la Rivière Kwai, le mot pourrait être « Folie ».

Vous voyez l’idée. Ces conseils résonnent donc particulièrement en moi, car ils sont simples et radicaux. Trouver notre focus est une tâche sans pitié. La subtilité se retrouve dans le texte et les émotions. En revanche, la brutalité de la contrainte conduit à inventer.

Dans une nouvelle, le focus est une nécessité vitale. La contrainte de taille induit naturellement cette concentration, cette réduction. Les détours disparaissent pour que la précision chirurgicale domine.

Pourtant, ce focus fait également sens pour un roman. C’est une façon de ne pas se perdre dans les détails, d’avoir une boussole, un objectif pour guider son projet. Ce mot que l’on affiche devant soi sert de repère et de filtre. Il n’empêche pas les détours, mais il nous pousse sans cesse à donner une réelle justification à nos errances.

Au-delà des écrits de fiction, je trouve que cette règle vaut également pour les objectifs professionnels. Elle est utile, par exemple, pour s’assurer que la conception d’un nouveau produit répond à un besoin précis. Plus généralement, c’est une excellente manière de définir les priorités qui caractérise un moment de notre carrière.

Chaque phase de notre vie professionnelle gagne en clarté grâce à ce focus, un mot que l’on écrit avec sa plus belle écriture, que l’on affiche en évidence pour s’y référer en permanence, et mettre chaque décision en regard.

C’est un guide. Cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas changer de destination ou que l’on ne peut pas faire de détour. C’est cependant un bon moyen de ne pas oublier d’où nous venons et où nous allons.

Et vous ? Si vous aviez un mot-clé pour votre définir votre focus professionnel dans les mois qui viennent, quel serait-il ?