Le processus créatif est le siège du doute. On crée, on écrit parce qu’on rêve. Pourtant, plus on s’approche de son rêve, plus sa consistance s’étiole. Une force de résistance obscure s’active pour nous empêcher d’avancer. Pour tuer nos rêves.
Cette résistance fait partie de la mécanique de création, de la physique des idées. Lorsque cette force entre en jeu, il est difficile d’avoir le recul nécessaire pour comprendre que tout est normal, que cela fait partie intégrante du processus. Tout chemin créatif questionne l’auteur : sera-t-on capable de continuer ou va-t-on rebrousser chemin ?
Le doute fait partie de la quête héroïque que constitue le travail d’écriture.
Comme pour Frodon dans le Seigneur des Anneaux, le chemin de la création est pavé d’incertitudes et d’occasions de renoncer. Plus le hobbit s’approche de son but, plus il doute, plus la peur de la réussite le retient.
Toute quête est aussi faite de rencontres. Le héro hobbit réunit des compagnons de route autour de lui. Ils partagent ses réflexions, l’aident à progresser, tout en ayant leurs propres objectifs.
La fantasy, avec ses aventures épiques, nous apprend à comprendre ce qu’implique ce voyage créatif. On y trouve des guildes, des compagnons, la communauté de l’anneau, toutes ses façons de partager un temps le fardeau que nous portons, d’être compris, de cheminer et de grandir en groupe.
Pourtant, le processus créatif est souvent vécu comme un parcours individuel. L’auteur seul face à son œuvre. L’essentiel du travail est solitaire, mais je suis convaincu qu’il ne faut pas ignorer les aspects sociaux de la création.
Narrations synchronisées : naissance d’un cercle d’écriture
Pour tester le concept, mesurer l’apport de l’esprit des guildes et des échanges entre pairs, j’ai lancé un cercle d’écriture dans le domaine des écrits de l’imaginaire (Science-Fiction, Fantasy, Fantastique). Le principe est simple : On se retrouve dans un groupe de discussion et on se réunit deux fois par mois en vidéo. On y parle de nos doutes et de nos rêves, des nos difficultés, on partage nos textes, on les lit à voix haute, on commente ceux des autres, on cherche des conseils pour trouver comment améliorer un passage de notre texte qui ne fonctionne pas comme il devrait. J’ai appelé ce cercle d’écriture : Narrations synchronisées.
La confiance est le pilier de ce cercle. La bienveillance est la valeur fondamentale au cœur de nos échanges. Partager un texte relève de l’ordre de l’intime. Le lire, c’est s’exposer, se mettre à nu. Le partager nécessite donc la certitude qu’il restera dans un groupe limité, tant qu’il infuse, qu’il n’est pas prêt.
Aujourd’hui, ce groupe fonctionne. Il permet d’échanger sur des difficultés que nous connaissons tous, de trouver des beta-lecteurs qui peuvent faire un premier retour, de s’aider dans les appels à texte pour des revues ou des recueils de nouvelles. Les auteurs en redemandent. Nous attendons maintenant avec plaisir ce rendez-vous avec nos pairs, qui permet de retrouver des visages et des voix familières.
Je propose d’animer un nouveau cercle plus généraliste. N’hésitez pas à commenter ou me contacter si vous voulez rejoindre l’un de ces deux cercles.
Affronter les doutes en groupe, nous motiver pour écrire, apprendre ensemble, voici le but de nos narrations synchronisées.
« Le Mordor, Gandalf, c’est à droite ou à gauche ? »
Nous le découvrirons ensemble 😉
— mikl 🙏
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