Alors, comment se passe votre week-end ?
Le temps désormais file à un rythme lent et régulier. Aujourd’hui ressemble à hier, qui ressemble à demain. Il est même parfois difficile de se rappeler quel jour nous sommes tant nos repères sont brouillés. Nous n’avons plus nos activités hebdomadaires pour cadencer notre vie. Comme disait l’hippopotame de Pierre Desproges : « C’est marrant, j’arrive pas à me faire à l’idée qu’on est déjà jeudi ». Ou samedi.
Romain Cristofini, auteur et coach, nous disait que nous sommes dans une forme de retraite forcée, que c’est une opportunité unique qui s’offre à nous de faire une pause et de penser à la manière dont nous souhaitons voir le monde tourner.
Pourtant, à l’inverse des retraites de yoga et de méditation qui nous mettent volontairement hors du monde, hors de notre quotidien, le monde ici s’invite chez nous, par nos portes et fenêtres. Il faut jongler avec les occupations des enfants, les demandes de ses clients ou se battre pour se réinventer et trouver de nouveaux prospects. Il faut planifier l’approvisionnement, s’assurer que le frigo est toujours plein. Il faut soutenir ses proches, ses collègues, prendre des nouvelles de ses amis. Au final, mon obsession en ce moment est de ne laisser personne derrière, personne à la traîne. Je m’inquiète même pour mon libraire préféré et j’ai précommandé des livres et acheté un bon cadeau, car je veux retrouver ces petits commerces qui me font du bien, à l’issue de cette période.
Malgré les inquiétudes du quotidien, nous ne pouvons pas manquer de tirer parti de ce moment de vie différent qui s’offre à nous. Au-delà de l’inquiétude, il est vain de prétendre continuer une activité normale. Le temps s’écoule différemment, les attentes de chacun sont différentes. Nous devons faire de cette période une phase d’introspection pour lui donner un sens. Méditer, prendre le temps, rester à l’écoute de ses sensations ou de ses émotions, se tourner vers soi et vers l’autre pour comprendre que cette interdépendance entre les peuples qui se rappelle violemment à nous n’est ni une métaphore, ni une anomalie. C’est la réalité crue : nous sommes Un.
Nous payons cette prise de conscience au prix fort, car de nombreuses personnes vont mourir durant cette catastrophe, mais si nous leur devons une chose, c’est d’en tirer notre propre enseignement personnel. Je suis critique envers les journaux de confinement, dès lors qu’ils sont la manifestation de l’ego, en s’abstenant de parler de l’humain. L’écrit permet pourtant de guider notre réflexion, en lui donnant un support matériel.
Nous sommes aujourd’hui partagés entre la volonté de retrouver une situation sereine et normale et la peur qu’après cette crise, nous nous mettions tous à agir comme avant.
C’est pourquoi je suis si obsédé par « le jour d’après ». Un jour, le confinement prendra fin. Un jour, les portes de notre appartement, de notre maison vont se rouvrir. Un jour nous reverrons nos amis, nos collègues. Que ferons-nous, ce jour d’après ?
Je souris à l’idée de la fête que nous allons faire pour la fin du confinement. Y aura-t-il des gens dans les rues, des scènes de liesse ? La peur de la contamination pèsera encore longtemps sur nos habitudes, mais la solidarité, je veux le croire, sera toujours là.
Je pleure en imaginant l’intensité des repas de famille et entre amis, à l’idée de revoir d’autres êtres humains et pouvoir les regarder dans les yeux, pas à travers une webcam.
L’émotion me déborde en pensant à ma première marche au soleil dans les rues de Paris d’abord, dans la nature ensuite.
Les moments de communion viendront, comme ces petits rappels réguliers que nous sommes Un. Les prochaines vacances en famille d’abord ; les nouvelles retraites plus tard.
Aujourd’hui, je ne me demande pas ce qui va changer dans la Société, quels enseignements politiques devront être tirés. Je ne suis pas pessimiste concernant l’action de nos dirigeants, car je n’attends rien de plus d’eux que d’être humains. Je me demande surtout ce que moi je suis prêt à faire, à changer de mes habitudes, dans ma consommation, dans mes relations aux autres, dans mes aspirations.
Le jour d’après sera fait de ce que nous y mettrons, des promesses qu’aujourd’hui, dans l’adversité, nous devons faire à nous même. Le temps de prêter serment est arrivé. Un serment secret à garder au fond de notre cœur. Un pacte d’humanité avec nous même.
La dose de flow
Sur mon blog
Cette semaine j’ai écrit sur l’écriture comme moyen d’évasion.
Dépaysement
Je suis un grand, un énorme admirateur de ce que compose et écrit Gaël Faye. Fan de ses morceaux, je n’avais pas encore lu son livre Petit Pays. C’est chose faite et c’est un grand livre, qui mérite son prix Goncourt des Lycéens (et ses nombreuses autres récompenses).
Pour le dépaysement, voici le morceau éponyme, magnifique également :
Musique
Nous sommes certainement tous d’accord, Sting est la classe incarnée. Il sait prendre du bon temps. Il a apparemment acheté une propriété en Toscane, Il Palagio, lieu qui produit du vin, de l’huile d’olive et du miel.
L’été, il profite de la vie et y organise de petits concerts en plein air. Voici Englishman in New York. Le son n’est pas parfait, la résolution est basse, mais cette fenêtre ouverte sur le monde m’a fait tellement de bien cette semaine. Un vrai moment de vie :
À suivre
C’est le sixième flow hebdomadaire que je partage, six semaines de discipline, la durée d’un petit confinement. Cela parait beaucoup mais ce n’est que le début grâce à vos retours, vos encouragements, les rencontres que je fais en ligne au travers de ce blog (coucou Damien).
Merci à tous, prenez soin de vous, et n’oubliez pas, vous avez des promesses à vous faire. Si vous savez déjà ce qui va changer dans votre vie et souhaitez le partager, mon mail vous est ouvert.
Je vous souhaite un merveilleux week-end, fait de riches voyages intérieurs.
— mikl 🙏
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Photo by Ivan Vranić on Unsplash
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