Alors, comment se passe votre week-end ?
Peut-être en profitez-vous comme moi pour faire d’autres activités. Au début, je culpabilisais parfois de me lancer dans un projet d’un genre nouveau, d’apprendre quelque chose de neuf, sans être encore devenu un grand maitre de mes autres disciplines.
Mais quel est donc le problème de notre société avec le focus ? Notre culture nous apprend à reste concentrer sur ce que l’on fait. Il ne faudrait pas se disperser. Comment peut-on progresser si on ne se concentre pas sur un apprentissage, une technique ? Alors, on admet qu’il faut se dédier à son art pour avancer. Il y a une certaine logique dans ce conseil, au point que faire plusieurs choses à la fois est mal vu.
Et si tout ce raisonnement était faux ?
La création et les progrès scientifiques marquants viennent souvent de la confrontation d’idées, de principes, de disciplines hétéroclites. Comment aboutir à cette fertilité, ces croisements, cette hybridation, sans sortir des sentiers battus, sans multiplier les intérêts, les expériences, les explorations incongrues, et finalement, sans nourrir son imaginaire de multiples disciplines ?
Lorsque j’écris, l’histoire qui émerge se compose avec mes rencontres que ce soit avec des personnes, des livres, des films ou des spectacles. Elle s’enrichit d’idées, d’hypothèses, de détours qui viennent de mes activités diverses. Toutes ces influences se recomposent d’une nouvelle façon par agrégation, stratification de couches successives, au hasard de mes pérégrinations.
Parfois, les pièces du puzzle s’ajustent même si bien que j’en viens à douter de la coïncidence. Est-ce toujours le hasard qui guide mes pas, ou bien mon esprit qui suit un fil et me conduit à découvrir des éléments qu’il pense pertinents pour le travail en cours ?
Je me souviens par exemple que j’étais bloqué sur un texte, celui racontant une histoire de slips (voir les épisodes précédents). Lors d’une difficulté, le cerveau est tout tourné vers la recherche d’une solution. Il considère alors tout ce que j’étudie, lis, écoute, vois, comme une partie possible de la solution. Il teste des hypothèses, tord la réalité. Bloqué dans mon écriture, j’ai fait alors une pause. J’ai, entre autres, écouté un morceau de Gaël Faye, Tôt le matin, et la solution, le tableau d’ensemble, m’est apparue limpide. J’ai alors écrit le texte d’un seul jet (Deuxième texte à suivre dans le prochain flow).
Le cerveau est une machine puissante, mais, comme notre métabolisme, il a besoin de variété pour fonctionner à plein régime.
Alors, est-ce que, vraiment, il ne faut pas se disperser, ne pas faire plusieurs choses à la fois ? Foutaises ! Notre instinct sait ce dont nous avons besoin pour faire avancer le projet qui occupe notre esprit, pour suivre in fine notre ligne directrice, alors suivons nos envies, sans culpabiliser.
La dose de flow
Sur mon blog
J’explique cette semaine comment notre esprit cherche à fuir le présent, tiraillé entre le passé et le futur, et comment retrouver une forme d’équilibre.
Podcast
Si vous ne connaissez pas encore le podcast de la société Delight, voici une excellente entrée en matière. Marc Gonnet discute régulièrement dans son podcast des évolutions du monde du spectacle. Oui, vous savez, ces endroits où on va voir des artistes, musiciens, comédiens exercer leur art.
Dans cet épisode, il converse avec Hugo Travers, de la chaine YouTube Hugo décrypte. Discussion passionnante qui montre comment les frontières entre les médias et les formes de spectacles deviennent de plus en plus poreuses. Ils y parlent même d’Esport en live.
🎧 Sold out hors série #3: Hugo Travers, Hugo Décrypte
Musique
Cette semaine, je voulais partager ce morceau mythique cette semaine de Bobby “Blue” Bland, que l’on retrouve dans le film “The Lincoln Lawyer” (le titre français, La Défense Lincoln, n’est pas très beau). La musique capture parfaitement l’esprit de Los Angeles. On se sent transporté dans une ville gigantesque, anonyme, animale et fascinante.
À suivre
L’année scolaire se termine. Même si mes enfants ne font plus de fête de fin d’année, j’ai une pensée pour toutes les kermesses qui ont été annulées cette année. Combien de canards n’ont pas été pêchés (avec l’aide discrète du père qui tient le stand en regardant désespérément sa montre) ? Combien de boites de conserve n’ont pas été chamboulées ?
Nous vivons vraiment une époque barbare.
Je vous souhaite un merveilleux week-end !
— mikl 🙏
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Photo by Ivan Vranić on Unsplash
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