Alors, comment se passe votre week-end ?
On oublie souvent d’où on vient et le chemin que l’on a parcouru. Oui, c’est bien de se projeter, d’imaginer la suite, de voir toujours plus loin, plus grand. Mais il faut aussi garder le contact avec sa nature profonde et la célébrer. Savoir d’où on vient, c’est comprendre comment on a transformé nos faiblesses en force et imaginer comment ce pouvoir de transmutation va nous aider pour la suite de notre vie.
Je me souviens d’un jour où j’avais payé un autre étudiant, avec plus d’expérience de la vie active, pour m’aider à préparer des entretiens d’embauche dans un cabinet d’audit et de conseil.
Il avait conclu l’entretien en me regardant gravement : « N’hésite pas à te lâcher, tu n’en feras jamais trop. ».
En une heure, il m’avait cerné, en une phrase il m’avait donné une règle simple pour me guider.
J’y pense encore aujourd’hui, car c’est toujours le cas. Je n’en ferai jamais trop. Le corolaire est que je peux me donner l’impression d’être extravagant, quand l’humeur m’en prend… sans jamais dépasser les bornes.
Pourquoi, est-ce que je vous parle de ça aujourd’hui ?
Parce que je réalise que ce principe vaut plus que jamais pour les textes que j’écris.
Je faisais relire à une autrice de mon groupe d’auteur·rice·s une micronouvelle, celle que j’aurais dû publier aujourd’hui. Je vais rester vague pour ne pas divulgâcher, mais elle me dit : « Je suis déçu qu’il ne se passe pas ça à la fin ».
Mon premier réflexe est de me dire : « Pfiou, c’est trop gros, je veux rester subtil ». C’est là que j’ai repensé à ce que m’a dit cet étudiant, il y a plus de vingt ans. « Je n’en ferai jamais trop ».
Et puis j’ai lu ce texte de Steven Pressfield sur son blog : Killer Instinct, Part Two. Il demande à une amie scénariste :
— Y a-t-il une erreur que vos écrivains font et refont sans cesse ?
Elle lui répond :
— Ils se dégonflent quand ils en arrivent à l’écriture de la Grande Scène.
Comme Steven Pressfield, cela m’a fait un choc. Il explique :
Je dois l’admettre, je suis coupable de ça aussi. C’est la Résistance. Nous SAVONS que la Grande Scène arrive, nous reconnaissons le Grand Moment à l’instant où nous l’écrivons. Mais il nous manque l’instinct de tueur pour sortir le Grand Marteau et frapper fort avec tout ce que nous avons dans les tripes.
Il ne s’agit pas seulement de terminer un projet, il s’agit de faire jaillir ce grand moment, de le faire exploser, de tout donner, de ne rien retenir.
Steve Pressfield, Killer Instinct — part two
Je ne suis pas le seul, une partie d’entre nous aussi n’en fera jamais trop.
Je vais donc continuer à expérimenter sur la chute de cette nouvelle et jouer avec mes limites. J’espère que vous pourrez lire cette seconde version la semaine prochaine !
Podcast
Cette semaine, j’ai le plaisir de vous partager mon interview de Sandra Insoha. Sandra parcourt le monde, enseigne le yoga et la méditation, anime un programme de développement personnel, envoute par ses bains de son, ses dessins et ses écrits. Une vie multi-facette par excellence.
🎧 À écouter sur la page Double Vie.
À retrouver également sur Apple Podcast.
La dose de flow
Musique
J’aime Demago. C’est un groupe de rock français un peu dark, mais que je trouve élégant. Alors, oui, ce n’est pas forcément pour tout le monde, pas vraiment zen, mais défouloir et libérateur à souhait (sans être trop hard, saturé. Élégant, je vous dis). Le flow du chanteur et les paroles sont enivrants.
Je pourrais recommander plusieurs morceaux, mais je conseille de commencer par « Je savais que j’étais né pour ça » de l’album BatTement:
Vous pouvez ensuite enchainer sur le morceau « Des fantasmes », tiré de l’album concept « Hopital »:
Inspiration
Le podcast Double Vie résonne pour beaucoup. Nous sommes nombreux à nous reconnaitre dans ce besoin de mener plusieurs activités en parallèle.
Emilie Wapnick tente de donner une explication à cette aspiration créative, à ce besoin de diversité pour s’accomplir. Elle décrit une catégorie de personnes qu’elle appelle les multi-potentiels.
Par exemple, est-ce que l’on peut-être luthier et psychologue ? Réponse dans sa vidéo 😉
À voir absolument si vous vous demandez pourquoi vous devez choisir une et une seule activité.
À suivre
La Double Vie devrait être une norme pour certains d’entre nous. Et pourtant, beaucoup hésitent à franchir le pas. J’aimerais pouvoir aider et démontrer au quotidien que développer ses multiples potentiels est possible. Inspirer, conseiller, rassurer. Comment, en pratique, mener une Double Vie et échanger avec des pairs qui ont la même aspiration.
Je prépare une nouvelle lettre privée et une communauté autour de la Double Vie. Dites-moi si vous souhaitez être tenu au courant du lancement en avant première.
D’ici là, je vous souhaite un merveilleux week-end !
— mikl 🙏
Photo by Ivan Vranić on Unsplash
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