Alors, comment se passe votre week-end ?
Je l’avoue volontiers, j’ai eu du mal à me remettre sur le deuxième jet de mon roman. Le temps file, alors j’ai pris le problème au sérieux depuis le début du mois de juillet.
Je consacre maintenant au moins 1 h par jour que je bloque pour être certain d’avancer sur mon deuxième jet. En semaine, je m’isole notamment au café du coin, sans connexion ni téléphone. Dans tous les cas, je bloque toutes les apps sur mon ordinateur pour la durée de la session. Impossible de passer outre. Seul face au clavier, je n’ai aucune autre tentation que celle d’écrire.
L’écriture est un effort, il y a un coût d’entrée non négligeable pour trouver le flow, mais lorsque la porte de la créativité s’ouvre, c’est aussi un plaisir hors du commun.
J’ai réellement « découvert » un personnage de mon premier jet. Pas son existence même, mais plutôt sa personnalité et sa valeur.
L’homme ne jouait qu’un rôle mineur. Il ne parlait pas, on le voyait à peine. Pourtant, un tremblement de sa main avant de franchir le seuil d’une porte m’a mis sur la voie. Dans ce premier jet, j’ai perçu qu’il se passait là quelque chose. Était-ce du doute ? De la peur ?
Il me fallait creuser.
Alors, d’abord je lui ai donné un nom. Ozak Torgan. Enchanté.
Ensuite, durant ces deux derniers jours, je me suis installé au café pour me glisser dans la peau de cet homme.
Qu’as-tu vécu, Ozak ? Pourquoi trembles-tu ?
À ma grande surprise, l’homme s’est assis sur la plage, puis il s’est tourné vers moi et m’a regardé. Ou bien était-ce son regard qui se perdait dans la mer d’huile, l’étendue sombre et désertique qui s’étendait devant lui.
Puis, il m’a parlé de son histoire, de sa force et de sa fragilité, de son métier. De ses regrets et de ses rêves aussi.
Je l’ai compris. Ça lui a fait du bien, à Ozak, de me parler, là, sur la plage. J’ai senti qu’il reprenait confiance. Il regardait sa main, elle ne tremblait plus. Alors, il s’est levé pour me saluer. J’ai senti que notre échange l’avait boosté, Ozak.
C’est là qu’il m’a surpris. Il a pris les choses en main. Il s’est bougé pour réparer son erreur. Puis, il est allé voir son boss pour s’expliquer. Il n’est pas commode, son boss. Techniquement, c’est lui qui avait convoqué Ozak, mais c’était du pareil au même, ils devaient se voir de toute façon.
Il m’a surtout surpris dans son regard, dans sa manière de jouer avec son patron, de l’amener où il le souhaitait.
Je sens qu’Ozak a du potentiel. Il n’a pas fini de m’étonner.
L’écriture est un effort, parfois violent, mais lorsque le plaisir d’écrire est là, il peut se passer des choses magiques. Aujourd’hui, j’ai gagné un ami.
(Pas forcément totalement fréquentable, il faut l’admettre, mais je le comprends).
Podcast
Cette semaine, le podcast Double Vie accueille Morgan of Glencoe. Morgan est autrice, musicienne et conteuse. Elle a construit autour d’elle un univers fascinant et cohérent qui se retrouve dans sa musique et ses histoires. Elle anime également une communauté en ligne hyperactive autour de son œuvre.
« Je ne sais pas rentrer dans les cases. Je me suis dit, au lieu d’essayer de rentrer dans les cases, tu vas écrire l’histoire que tu as envie d’écrire avec tout ce que tu es, en y mettant tout ce qui est cohérent. »
🎧 À écouter sur la chaine YouTube Double Vie.
À retrouver également sur Apple Podcast et le site Double Vie.
Vidéo – Chimères #2
Cette semaine, j’ai préparé une vidéo qui parle de l’hypothèse de la simulation. D’Elon Musk à Matrix, je vous explique comment interpréter les idées qui se cachent derrière cette thèse.
La dose de flow
Musique
Cette semaine, j’ai réécouté Paint it Black, en version instrumentale, par Ramin Djawadi pour la série West World.
Ramin réinvente le morceau avec une mélodie à l’ambiance subtilement western qui revisite la sitar d’origine. L’ambiance y est incroyablement prenante.
Un village de l’Ouest américain lors de la ruée vers l’Or. Imaginez d’abord la rue principale, Main Street, déserte, les chevaux qui avancent au pas, la tension, les volets qui se ferment avant l’attaque de la banque. Puis c’est l’explosion, les balles qui fusent, les chevaux qui s’emballent. Après la décharge d’adrénaline, le calme revient.
Voici Paint it, Black instrumental, par Ramin Djawadi :
C’est une magnifique reprise de Paint it Black des Rolling Stones. Je vous invite d’ailleurs à réécouter l’enregistrement original. Il est d’une rare perfection, complètement intemporel. L’intro est incroyable. La fin, ce moment où les voix qui reprennent la mélodie se mêlent au staccato de la rythmique est totalement épique.
Inspiration
J’ai trouvé mon inspiration cette semaine chez Leila Sy. Elle est la réalisatrice du film « Banlieusards » avec Kery James. Son style coloré s’exprime particulièrement bien dans le clip vidéo. Je l’avais repéré sur le clip de Gaël Faye, Lundi Méchant.
Ce style flamboyant se retrouve dans le nouveau clip de Kery James, Le Goût de Vivre. Danse, chorégraphie, mise en scène, le clip est rappelle la série Wendavision de Disney ou le clip Papaoutai de Stromae :
À suivre
C’est toujours un équilibre à trouver et ce n’est pas toujours simple. Il faut trouver une balance entre créer et apprendre, assimiler et restituer.
Parfois, je passe du temps à écrire, à d’autres moments, conscient de mes lacunes, j’essaie d’apprendre en accéléré.
J’apprends et je crée autour de l’écriture, je l’ai fait autour du podcast (je me sens maintenant à l’aise), et maintenant aussi sur la vidéo.
Parfois, cela donne le vertige. Cette impression d’être sans cesse en chute libre et de construire son parachute sous la pression.
C’est le propre de la création, je crois. Shawn Coyne explique qu’être un artiste c’est accepter d’être confortable dans l’inconfort. Il y a de ça.
L’écriture d’un roman est difficile, car c’est un exercice avec horizon tellement lointain. Il faut y trouver des plaisirs à chaque étape. Cette semaine, c’est cette simple satisfaction d’avoir fait émerger un personnage que je retiens.
J’espère que vous avez aussi pu trouver un petit plaisir créatif cette semaine.
Sinon, ce sera peut-être ce week-end ? Je vous le souhaite !
— mikl 🙏
Photo by Photoholgic on Unsplash
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