Écrire pour s'évader

Écrire pour s'évader


Réflexions   •   25 mars 2020

La mode est aux journaux de confinement, et il aurait pu sembler naturel que je me lance moi aussi dans ce genre d’exercice, puisque j’écris désormais tous les jours.

Pourtant, écrire un journal de confinement, c’est l’anti-évasion. C’est se complaire dans l’enfermement, dans une pensée étriquée. C’est regarder fixement un horizon caché derrière un mur.

Les journaux de confinement relèvent même d’une certaine forme de victimisation : « Je suis confiné et je parle de mon choc personnel comme étant la seule chose qui m’intéresse ». C’est une manière de se recroqueviller sur son nombril, à un moment où l’important va bien au-delà de notre propre personne.

La catastrophe actuelle démontre à ceux qui en doutaient que nous ne sommes qu’un, que nous sommes tous interdépendants. Cette réalisation devrait nous pousser à nous intéresser aux autres, nous pousser à la compassion ou à l’empathie. Notre situation devrait nous permettre de nous projeter, de réfléchir à la société qui nous a conduits ici et de nous projeter dans une utopie positive.

Le journal de confinement est l’expression d’un réflexe égoïste qui amène à parler de soi, à raconter son quotidien sans aucune perspective collective.

Ce qui m’intéresse aujourd’hui, ce n’est pas de parler d’une vie sous contrainte et limitée, d’un horizon bouché, des murs auxquels nous nous heurtons. J’ai envie d’entendre des histoires de solidarité, de connexions, de cette sensation de collectifs en dépit de la distanciation sociale.

Nous passons par une nécessité vitale de garder nos distances physiques, mais aussi de rapprocher les esprits, les âmes et les cœurs.

Alors, ne me parlez plus de votre vie de confinement. Parlez-moi de vos challenges, de votre élévation, de votre prise de conscience, de ce que vous savez devoir changer dans vos vies futures. C’est le moment de se projeter, de nous faire, de se faire des promesses, pour que rien ne soit plus comme avant.

Nous sommes confinés, mais pas enchainés. Je vous laisse méditer cette phrase issue de Mother of Souls, d’Estas Tonne et One Heart Family :

A heart full of love

Is like a beautiful bird

That no cage can contain