J’ai déjà écrit un texte sur le désir dans ma lettre hebdo : Le Flow #13.
Le désir me fascine, car il n’existe pas à l’état pur. C’est un mélange de sentiments, la vertigineuse confrontation d’émotions contradictoires.
J’ai essayé, à nouveau, d’en saisir la nature dans ce court texte :
Sur la route
Rappelez-vous lorsqu'enfant vous avez appris à faire du vélo. Souvenez-vous de ce désir fou de progresser, de devenir plus grand, plus fort. Fermez les veux, ressentez à nouveau ce moment où vous trouvez enfin l'équilibre. Derrière vous, votre père, votre mère vous lâche. Vous allez trop vite pour eux. Vous êtes maintenant seul à avancer sur cette petite route. Votre cœur se serre, les émotions vous submergent dans un mélange d'excitation et de peur.
Le désir est la quête de ces instants fugitifs, des moments où la réalisation de notre potentiel rejoint la peur de tout ce que cela implique. Le désir est ce point de convergence où tout bascule et nous laisse devant choix unique : tout lâcher ou continuer.
– mikl
Steven Pressfield aborde la question de cette sensation de vertige et de peur du point de vue de l’artiste. Dans The War of Art, il écrit :
Avez vous déjà regardé l’émission « Plongée dans l’Actors Studio » ? L’animateur, James Lipton, demande invariablement à ses invités : « Quels sont les éléments qui vous ont décidé à prendre ce rôle en particulier ? » L’acteur répond toujours : « Parce qu’il me fait peur ».
Le professionnel est attiré par les projets qui le font grandir. Il s’investit dans des aventures qui l’emmènent dans des territoires inconnus, le force à explorer son propre inconscient.
Est-ce qu’il est terrifié ? Comme jamais. Il est pétrifié.
[…]
Si vous êtes paralysé par la peur, c’est un bon signe. Elle vous montre le chemin que vous devez emprunter.
– Steven Pressfield, The War of Art
Derrière la panique se cache la peur, peut-être plus grande encore, de la réussite.