Membres

404 - Épisode 1 – Le Flow #132

Où je me lance dans une nouvelle aventure épisodique, 404, et vous parle de David Bowie.


Newsletter   •   24 septembre 2022

L’automne est là, et je vous avoue que cela fait du bien de pouvoir écrire au frais. Ça aide à réfléchir et d’une certaine façon, j’ai l’impression de retrouver mes facultés mentales.

Enfin, ça, c’était avant de me lancer dans cette série de mail. De manière un peu inconsidéré, je me lance dans un nouveau feuilleton, une nouvelle d’aventure dont j’ai extrait un des fils dans le brouillon de mon premier roman. Une histoire qui va se construire dans les quelques semaines qui viennent.

Où est-ce que cela va me mener ?

Diantre, je n’en suis pas sûr.

Mais j’ai eu envie de me lancer en écrivant ce texte de garder la porte ouverte en vous invitant à jeter un œil sur le process de création. Je construis l’ensemble en « direct », sachant que peut-être que l’ensemble changera en cours de route, ou que je devrais peut-être faire des pauses pour reconsidérer la trame, si je m’enferme dans une impasse.

C’est casse-gueule, mais motivant.

Alors merci de me lire et de suivre cette nouvelle aventure personnelle.

Voici le début de 404, bonne lecture !


404 - Épisode 1

Sous la lumière éclatante de la lune pleine, la masse sombre du colosse d’acier projetait son ombre gigantesque sur le quai, l’avalant entièrement dans la pénombre. Le navire marchand, bloqué à quai, avait été sommé de s’amarrer du côté de l’ancien port, pour ne pas gêner les allées et venues des porte-conteneurs. Ce bateau, le Slava, semblait écraser le lieu de ses dimensions imposantes. Le navire mesurait quatre-vingt-dix mètres de long, mais malgré son ampleur, sa vétusté rendait sa fragilité évidente. La peinture était défraîchie, sa coque rongée par la rouille. On se demandait ici comment cette boîte de conserve géante flottait encore. Certains pensaient que c’était les nombreuses amarres qui le retenaient au quai et l’empêchaient de sombrer. « Des mauvaises langues assurément, sinon l’équipage l’aurait déserté il y a fort longtemps », se rassurait le représentant des autorités portuaires, en longeant le bateau pour compléter son inspection nocturne. Il avançait comme une minuscule fourmi se frayant un chemin au pied d’un séquoia géant. C’était depuis trois mois devenu son rituel, il vérifiait chaque attache, avant de quitter son service. Comme chaque soir, tout était calme sur le quai comme sur le navire. Devant l’échelle de coupée, il en profita pour déposer le journal du jour, pour son ami désormais, le capitaine du Slava.

À l’intérieur, couché dans sa cabine, Boris Olegovich ne pouvait pas dormir. Cela faisait une bonne heure qu’il tournait dans son lit.