La Plaie - Épisode 23 – Le Flow #179

Où je vous présente l’épisode 23 de la Plaie, « 36 », et vous parle de Joe Bonamassa.


Newsletter   •   21 octobre 2023

Hello les amies,

À l’heure où vous me lisez, je suis peut-être en train de visiter Chambord, Amboise ou Cheverny. Bref, je suis en vadrouille dans la région des châteaux de la Loire.

Mais je ne vous oublie pas. Hector continue sa route et se lance dans sa nouvelle affectation au 36 quai des Orfèvres.

Pour lire le début du roman, c’est par ici :

Bonne lecture !


La Plaie - Épisode 23

36

La ville était différente, blessée. Un purgatoire monstrueux prospérait autour de l’enfer qui avait émergé en son cœur. Hector dut se l’avouer, il ne connaissait plus Paris. Il se demanda si tout cela n’était pas le symbole de sa propre épreuve, son Styx, s’il était vivant, mort ou perdu dans un coma profond duquel lui parvenaient les échos de la ville. Il aspira à grand poumon l’air de l’automne et conclut de ce petit bonheur qu’il ne pouvait pas se tromper. Il était en vie et cette violence était aussi sa nouvelle réalité. Il devait s’y confronter, il avait trop attendu avant de quitter le cocon protecteur de son quartier. Plonger dans le grand bain, la Crim, le prestige de l’institution, le poids de la responsabilité. Dignité.

Ce fut digne, qu’il débarqua sur l’esplanade de l’Hôtel de Ville. Il s’était levé tôt pour passer les contrôles avant la foule. Il avait mal dormi, hanté par les monstres qu’il imaginait tapis dans chaque recoin sombre de son inconscient. Il débarqua et fut rassuré de retrouver ce parvis atemporel tel qu’il était dans son souvenir, la place qui avait vu triompher la France libre de de Gaulle, immortalisée plus tard par Doisneau. La lumière s’était coloré des teintes nostalgiques de l’automne à venir. Les enfants avaient sorti manteaux et cartables neufs pour la rentrée. Les pères, les mères canalisaient tout ce petit monde à l’énergie débordante. Il traversa l’esplanade pour rejoindre la Seine. Le bruit, d’abord, le tira de ses pensées, un ronronnement inhabituel montait du fleuve. Un son grave puissant, comme la corne de brume d’un énorme paquebot, le fit sursauter. Il s’arrêta net sur le pont qui rejoignait l’île de la Cité pour tenter de donner un sens à ce qu’il voyait. Un port, des docks avaient surgi au cœur de la ville. Des barges gigantesques, chargées de containers, se tenaient en procession, toutes bien alignées le long du fleuve à perte de vue. Elles avançaient silencieusement, « à l’hydrogène », comme l’affichaient fièrement les autocollants décorant les cuves à l’arrière. Le bruit provenait surtout du ronronnement des grues qui tournoyaient dans un ballet synchronisé hypnotisant, des chaînes métalliques qui s’entrechoquaient sur les containers en cours de levage, et du tumulte sourd des containers tombant lourdement sur les quais bétonnés. Des hommes s’affairaient pour vider les premières cargaisons. Des chariots élévateurs faisaient la navette vers les bâtiments bordant l’Île, transformés pour l’occasion en entrepôts.

Le vertige saisit Hector, il s’appuya à la rambarde du pont. Tout cela n’avait aucun sens. Autour de lui, les gens circulaient sans prêter attention à l’agitation. Hector, lui, était blême, plié en deux, les mains sur les genoux, les yeux rivés dans le bitume pour effacer des images qu’il ne comprenait pas, pour retrouver sa stabilité. Il eut l’impression que tout son sang avait quitté son corps. Quelqu’un s’arrêta à son niveau. Hector n’en vit que les baskets blanches et le bas de son jeans. Un corps s’accroupit, une main atterrit sur son épaule et une voix de femme le sortit de sa torpeur, le visage à quelques centimètres du sien.

— Ça va aller ? s’inquiéta-t-elle.

Hector se redressa avant de répondre. Elle l’arrêta d’un geste de la main.

— Je vous accompagne, on va dans la même direction, non ?

Il hocha la tête dans oser avouer qu’il commençait au 36 quai des Orfèvres, par coquetterie peut-être, porté par la honte de ne pouvoir donner l’image du flic solide qu’il allait devoir endosser dans un moment. Il indiqua une vague direction d’un coup de menton.

— OK, on peut faire un bout de chemin ensemble.

Dignité. Hector retrouva une contenance et ils continuèrent le chemin ensemble d’une démarche qu’il voulait excessivement stable.

— J’ai eu le vertige. Cela fait longtemps que je n’étais pas revenu par ici. Ça a beaucoup changé.

— Vous pouvez le dire, c’est inconcevable. On s’y habitue vite, mais c’est perturbant, oui.

— Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi ce port ? Pourquoi toute cette activité ?

— Concrètement ? Paris vit dans une bulle. Les barrages filtrants à l’entrée et à l’intérieur, les contrôles de chargement aléatoires, tout ça rend le transport par la route impraticable. Alors, les flux de marchandises ont changé, Paris est livré par la Seine depuis Rouen. Il y a un défilé permanent, jour et nuit, de ces péniches à hydrogène. C’est une première mondiale, je crois qu’on en est fier. On s’adapte.

Sur le pont, la circulation était dédiée à des vélos cargos de toutes tailles. Distrait, Hector observait les allées et venues des cyclistes tirant ou poussant des cargaisons démesurées.

— Et vous voyez, le dispatch se fait dans le reste de la ville en vélo. Le trafic en s’interrompt jamais dans le quartier. Bosser par ici, ça vous pompe toute votre énergie.

Ils obliquèrent tous les deux sur le quai des Orfèvres et échangèrent quelques banalités sur la vie à Paris. Enfin, ils se firent face pour se saluer. Hector remarqua seulement qu’elle était jolie. Il avait retrouvé ses esprits.

— J’ai été ravi de vous rencontrer, conclut-il. Peut-être qu’on se croisera, je travaille ici.

Il désigna le porche grand ouvert du quai des Orfèvres, en lui tendant la main et en bombant légèrement le torse.

— On se reverra, c’est certain, Lieutenant Mahi. C’est certain. Peut-être même tout à l’heure.

Elle savoura son effet, puis s’engagea sous le porche en le saluant de la main sans se retourner.

Éberlué pour la deuxième fois de la matinée, Hector s’adossa au mur d’enceinte du 36, face à la Seine, pour rassembler ses esprits. Un container montait face à lui presque à la verticale. Il se balançait dans un mouvement qui lui semblait fort dangereux, mais les câbles d’acier tinrent bon. La grue déposa la cargaison dans un grincement aigu de métal suivi d’un grondement sourd. Comme un poids qui le libérait, la vibration agit comme un déclic. Hector franchit pour la première fois la porte du quai des Orfèvres.


Dans le hall, la femme derrière le bureau l’orienta vers les sous-sols du bâtiment pour les formalités d’accueil.

Il se perdit dans un dédale de couloirs étroits et sombres pour arriver devant une porte entrouverte. Il la poussa, elle s’ouvrit en silence. La pièce était mal éclairée, le comptoir au fond surmonté d’une grille métallique semblait vide. Il s’approcha, un mot manuscrit indiquait « Dring Dring ! » Hector actionna le grelot sur la table, bricolé à partir d’une sonnerie de vélo. Il tira plusieurs fois la gâchette, la cloche tinta comme une crécelle. Un type excité sortit du bureau à l’arrière.

— Voilà, voilà, du calme, j’arrive, rouspéta-t-il

Il s’installa derrière le comptoir, à l’endroit où la grille de protection ménageait une ouverture.

— Alors, voilà, voilà, où en étions-nous, dit-il.

Hector se demanda s’il lui parlait où s’il s’encourageait.

— Au tout début. C’est mon premier jour, répondit Hector.

— Voilà, voilà. Au tout début. Il vous faut tout le package.

Il avait pris un accent étrange en prononçant le mot anglais, package, comme si sa bouche était remplie de purée.

— J’imagine.

— C’est bien ce que je pense, oui. Et vous êtes ? Vous avez une pièce d’identité, je veux dire ?

Hector lui fouilla dans son portefeuille et lui tendit. Le manège dura un moment. Le package, voyons, le package. Après un moment, il glissa ledit package, sur le comptoir, essentiellement composé de son arme, des munitions et de son nouveau badge. Il ajouta un holster sur le tas pour compléter le tout, puis vérifia l’ensemble une ou deux fois, en gardant la main sur l’ensemble.

— Vous voulez vérifier le fonctionnement de l’arme ? C’est une Sig-Sauer SP 2022. Vous connaissez ?

Hector hésita, sa main droite se redressa avant de retomber sur son flanc.

— Je vous fais confiance, conclut-il, grand prince.

Le type derrière le comptoir parut enfin se détendre et contrôla à nouveau la carte d’identité, avant de retirer sa main du fameux package pour laisser Hector prendre possession de son équipement. Ce fut à ce moment qu’il parut enregistrer son nom.

— Hector Mahi, houla, Hector.

— Oui ?

— Et vous allez travailler avec Cairn ?

— Je ne sais pas, si vous le dites.

— Ben oui, avec Cairn, c’est votre bureau.

Il attrapa un Post-it et nota le numéro du bureau, le 606.

— Tout est prêt, là haut, votre ordinateur est déjà installé. Je note le mot de passe aussi, vous le changerez.

Il lui tendit le post-it. Hector sourit.

— Robocop3000 ? C’est vous qui avez choisi ?

— Oui. Vous le changerez, hein ? Vous n’oublierez pas ?

— Non, je vais faire attention. Et il n’est pas bien, Cairn ?

— Pas bien ? Dans quel sens ?

— Compétent, efficace, vous voyez.

— Oh si, il est très bien. Très bien.

— Alors, quel est le problème ?

— Vous ne verrez pas beaucoup le terrain avec lui. Il passe beaucoup de temps dans son bureau. Et puis vous savez…

Hector approcha son visage de la grille pour l’encourager dans sa confidence.

— … Je crois qu’il est un peu givré. Vous verrez.

Il fit un geste autour de sa tempe avec son index.

— Bien noté. Merci pour l’accueil et les infos. Je vous dirais ce que j’en pense.

— Ils disent tous ça. Personne ne descend me voir. Après le premier jour, je veux dire. Ça n’est jamais arrivé.

Hector lu le prénom sur son badge.

— Je reviendrais, Rémi. On prendra un café ensemble, je vous le promets.


Hector s’orienta dans le bâtiment et trouva enfin son bureau, perdu au fond d’un couloir sous les toits. Si on lui avait assigné un placard, il aurait certainement donné sur la porte d’à côté.

Avant de rentrer dans le bureau, il extirpa l’arme de son holster. Ses mains tremblaient. Il trouva un recoin calme, dans l’ombre. Il répéta la procédure, seul dans le couloir. Charger, armer, désarmer, décharger. Il enchaîna les mouvements plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il n’y pense plus, jusqu’à ce qu’il reprenne le contrôle de ses mains. Il abandonna avant la fin et se promit de se rendre au stand de tir. Il devait retrouver ses réflexes, c’était vital.

Il se figea ensuite le nez face à la porte de son bureau. Hector sentit les secondes s’égrener, la main sur la poignée, avant qu’il n’ose enfin l’abaisser. Il poussa lentement la porte. La luminosité explosa ses pupilles habituées à la pénombre du couloir.

Il fit un pas en avant et plissa les yeux pour accélérer l’adaptation à la lumière qui entrait directement par la fenêtre en chien-assis. Situé sous les toits, perdu dans le grenier du 36, le bureau avait l’avantage de donner sur la Seine. La pièce était vaste, mais incroyablement encombrée de cartes électroniques et d’ordinateurs désossés. Des machines allumées ronronnaient, la carcasse ouverte. Des nappes de fils rampaient sur le sol vers des tas de disques durs empilés en vrac.

Au milieu de ce grand bazar, le personnage qui devait être Edgar Cairn s’agitait comme un écureuil sous amphét. Il portait un casque de réalité virtuelle et faisait de grands moulinets avec ses bras et serrant des joysticks en forme de sphères percées. Hector repéra le bureau qui devait être le sien, malgré tout recouvert de bazars électroniques. Il jeta sa sacoche au pied du bureau, rangea son arme de service dans le tiroir métallique du haut. Il avait bien été vidé par son prédécesseur, à l’exception d’un petit mot manuscrit qui disait simplement « Bonne chance », ponctué d’un smiley clin d’oeil ;)

Hector s’assit et commença à débarrasser l’espace autour de son écran et de son clavier. Il fit du bruit de manière ostensible. Lorsqu’il releva les yeux, Cairn s’agitait déjà beaucoup moins. Il sortirait peut-être bientôt de sa transe. Hector précipita le retour à la réalité. Il s’éclaircit la gorge et lança un « bonjour » timide.

Cairn quitta son casque de réalité et sursauta lorsqu’il vit Hector installé à son bureau. Puis il bondit de sa chaise pour venir débarrasser l’espace de travail de son collègue.

— Oh pardon, pardon, pardon. Je savais pourtant que tu arrivais aujourd’hui.

Il déplaça les tas du bureau vers d’autres tas par terre, qui formaient des tours s’élevant du sol en équilibre précaire. Hector lui tendit la main.

— Merci. Mahi.

— Edgar, euh Cairn.

Il fut embarrassé par ce qu’il était en train de déplacer et se contorsionna pour lui attraper sa main. Hector le laissa terminer son rangement et ajusta la position du clavier l’orientation de l’écran et la hauteur de sa chaise. Quand il eut terminé, il fit un geste des bras qui embrassait l’ensemble de la pièce.

— C’est assez inhabituel tout ça, lança Hector.

— Ah tu trouves ? Merci !

— Je veux dire, qu’est-ce que tu fabriques ?

— En deux mots ? Je prépare la police de demain. Tu veux la version longue ?

— Je crois que ça pourrait m’aider, oui.

— Oh, ça t’intéresse vraiment ? Alors, j’en profite.

Il ouvrit son tiroir remplit de gadgets électroniques et en tira un des téléphones qui s’y trouvaient.

— Tu vois ce petit capteur, à côté de l’appareil photo ?

— Le flash ?

— Non, non, non. Le flash est ici. Ça, c’est un émetteur laser, un Lidar. En gros, ça marche comme un radar de chauve-souris, mais avec de la lumière à la place du son. Ça permet de positionner précisément des objets dans la pièce, de mesurer leur taille, de connaître leur distance. Tu le trouves dans les téléphones haut de gamme. C’est un capteur totalement sous-exploité. Je m’en sers pour faire la cartographie d’une pièce. L’appareil photo capte les textures, le capteur Lidar les volumes. Ensuite ? Je peux récréer la pièce telle qu’elle existait au moment du scan et naviguer dedans. Mon but, c’est d’enregistrer les scènes de crime,pour pouvoir les revisiter ensuite, comme un moyen de voyager dans l’espace et le temps. J’espère que cela permettra de revenir sur les lieux et de vérifier les détails qui nous auraient échappé.

Hector semblait sceptique.

— Et c’est facile à utiliser ?

— Un jeu d’enfant. Attend, je te montre. Je modélise une pièce en 5 minutes. Si tu compares avec l’intervention de la Police scientifique pour quadriller sur scène, y a pas photo.

Cairn se leva et fit le tour de la pièce avec le téléphone au niveau de son regard. Hector le laissa faire en silence, en s’écartant pour ne pas être dans le champ lorsque Cairn pivotait sur lui-même. Son collègue s’installa à son bureau et brancha le téléphone sur son ordinateur.

— Et après, tu en fais quoi ?

— Ah, ça y est, tu es happé. Attends une minute ! C’est pas encore totalement au point, mais le but est de pouvoir naviguer dans la scène de crime avec le casque de réalité virtuelle. C’est ce que j’étais en train de tester, mais je me suis coincé contre un mur. C’est pour ça que je m’agitais. Les déplacements sont encore chaotiques.

Il ne quittait pas des yeux son écran et trépignait à l’idée de finir sa démonstration.

— Tiens, regarde sur l’écran, la pièce est en train d’apparaître, centimètre par centimètre.

— Ouais, on voit que c’est le bordel.

— Mais, regarde la précision du bordel ! On peut repérer des objets de la taille d’une pièce de cinq centimes.

— Ouais, je vois.

Cairn resta figé à regarder la progression de la modélisation à l’écran, comme happé par le processus.

— Bon, c’est pas le tout, faut que je me bouge, moi, c’est mon premier jour.

— Attends !

Cairn rouvrit son tiroir et en tira un deuxième appareil. Il lui remontra une dernière fois toutes les étapes pour scanner une pièce.

— À toi de jouer maintenant. Si tu captures un modèle, il faut revenir ici pour le finaliser.

Hector attrapa l’appareil, en tentant de paraître enthousiaste.

— Merci, hein ! Comment tu as appris à faire ça ? Tu étais de la Police scientifique, avant ?

— Oh non, autodidacte et passionné. Il faut bien que quelqu’un s’y colle. Honnêtement, si on ne se bouge pas, on va se laisser dépasser. Les drones de surveillance, ok, pourquoi pas, mais il faut revoir nos outils et repenser nos méthodes. Le scan, c’est un beta test, hein. C’est encore un peu brut.

— Bien compris. Je te dirais si ça marche bien.

Hector empocha le scanner en se demandant ce qu’il pourrait bien en faire, lorsque le téléphone posé sur son bureau sonna.

— *Lieutenant Mahi ? Ça y est, vous êtes installé ?

Hector reconnut la voix de la femme qui l’avait accompagné sur le pont.

— Commissaire Gagnon. Je vous attends dans mon bureau, c’est au deuxième, à peu près en dessous du vôtre. J’aimerais me présenter de manière un peu plus formelle.


— Entrez !

Le bureau de la commissaire n’était pas plus grand que le leur, mais il disposait de grandes fenêtres. La vue sur la Seine était d’autant plus impressionnante à cet étage. Hector s’installa, fasciné par le mouvement des containers devant la fenêtre.

— On s’est rencontré dans un cadre détendu, ce matin, Lieutenant Mahi, mais j’aimerais tout de suite mettre les points sur les 'i'. Ça me fait chier de vous voir débarquer ici. On m’a demandé de vous prendre dans mon service, soit. J’ai accepté, je n’avais pas le choix, mais le côté diva, on n’aime pas trop ça chez nous.

— Je vous rassure, je suis là pour bosser, pas pour jouer les héros.

— C’est bien, Mahi. Du boulot, y en a. Vous voyez, on devait quitter ces locaux qui partent en ruine. Et pourquoi on est encore là ? Vous le savez ? Parce que la criminalité explose dans Paris. Les checkpoints n’améliorent rien. Ils contraignent les terroristes et pour le reste ? Le cloisonnement a plutôt démultiplié les trafics. Vous avez entendu parler des nouvelles drogues ? Un vrai fléau, entre celles qui promettent de protéger des radiations et celles qui veulent vous faire communier avec les morts dans un trip psychédélique. Remarquez, ce n’est pas si mensonger, on ramasse les overdoses à la pelle. On est débordé. Alors, on nous a dit que ce serait mieux si on restait basé ici, dans la capitale, sur le terrain, vous voyez, dans ces bureaux qui sentent le rance. Ce que j’attends de vous ? De bosser, comme vous dites, mais surtout, de ne pas faire de vagues. On est bien d’accord ? Je vous ai mis avec Cairn. C’est le coéquipier idéal pour éviter les vagues. Il navigue en eaux claires dans sa tour d’ivoire. Ça me va parfaitement.

— OK, bosser, j’ai bien compris. Je suis là pour ça.

— Et ne pas faire de vague, Mahi ! On va approcher de l’anniversaire de l’attentat. Le Préfet est sur les dents. Vous êtes un symbole et une cible, Hector. Alors, habituez-vous à l’odeur de renfermé et restez au bureau avec Cairn. Vous serez bien avec nous, vous verrez.

— J’ai compris, commissaire. Pas de vagues.

À suivre…


La dose de flow

Musique

Vous reprendrez bien un peu de Joe Bonamassa, non ? Un blues tirant vers le rock, une fine guitare aux mélodies acérées et une voix suave, je vous propose d’écouter Last Kiss.

Joe Bonamassa - Last Kiss

À suivre

Bon, bon, bon, j’ai l’impression d’atteindre un rythme de croisière dans l’écriture du roman. J’espère qu’il vous plaît et que vous êtes toujours accroché. J’ai posé l’ambiance que je voulais dans les deux derniers épisodes. Je crois que les choses sérieuses vont bientôt commencer 😁

En attendant, je vous souhaite un merveilleux week-end !

— mikl 🙏