Hello les amies,
Je vous envoie de bonnes ondes avant de partir pour une retraite d'écriture à Épinal et de visiter les Imaginales, voici la suite de mon roman, avec le chapitre 44, Injection.
Si vous voulez rattraper votre lecture, c'est par ici :
- La Plaie - Roman en construction (Partie 1 et 2)
- La Plaie - Épisode 29 -- Le Flow #188
- La Plaie - Épisode 30 -- Le Flow #190
- La Plaie - Épisode 31 -- Le Flow #191
- La Plaie - Épisode 32 -- Le Flow #192
- La Plaie - Épisode 33 -- Le Flow #193
- Tant qu'existe le hasard, La Plaie 34 -- Le Flow #195
- Réalité Augmentée, La Plaie 35 -- Le Flow #196
- Marabouté, La Plaie 36 -- Le Flow #197
- Karpathi, La Plaie 37 -- Le Flow #198
- Radioactif, La Plaie 38 -- Le Flow #199
- Shitstorm, La Plaie 39 -- Le Flow #200
- Lacrymos, La Plaie 40 -- Le Flow #201
- Numid/+, La Plaie 41 -- Le Flow #202
- Tahir, La Plaie 42 -- Le Flow #204
- Soixante-seize, La Plaie 43 -- Le Flow #205
Bonne lecture !
La Plaie - Épisode 44
Injection
Les affrontements entre les manifestants et les CRS s’étaient prolongés. Apolline était retranchée avec quelques clients, dans le bar où elle était restée après le départ d’Hector. Les charges se terminaient parfois contre le store baissé. Les heurts les plus violents faisaient vibrer la devanture. Apolline y prêtait à peine attention, elle avait connu bien pire à Berlin lors de la chute du mur. Le brouhaha l’enveloppait d’une bulle propice à la concentration. Là, enfermée dans ce café, elle était ailleurs, hors du monde, tout à ses recherches, faisant presque corps avec sa machine. Elle était à Paris, elle aurait pu être à l’autre bout de la planète, perdue dans ses investigations, elle aurait pu relever la tête et se trouver à Séville, Rio ou Singapour qu’elle n’en aurait pas été surprise.
Puis le bruit s’était estompé, les CRS avaient progressé, repoussé les manifestants et le chaos s’était éloigné. Autour d’Apolline, l’ambiance était devenue potache. La tension redescendait. Roger, le patron du bistro ne craignait plus le saccage. Vers 13 h, il proposa le menu du jour aux clients barricadés qui commençaient à crier qu’ils avaient la dalle. Certains avaient ajouté un ballon de rouge à leur commande, « pour se remettre de leurs émotions. » Apolline avait préféré un soda caféiné et un croque-monsieur, qu’elle avait avalé sans y prêter attention, les yeux rivés sur son écran, en l’attrapant à pleine main, le mordant comme un sandwich. Les habitués s’étaient marrés en tentant de la ramener dans le droit chemin, essayant de la convaincre qu’un croque se mangeait avec couteau et fourchette, « comme un hamburger ! ». Elle avait répliqué en riant, « Quoi ? Mais vous êtes fous ! Le pays de la gastronomie, hein, vraiment ? ». Puis le patron avait offert sa tournée de café. Enfin, il osa rouvrir son store métallique. Le bar se vida de ses clients, le cours de la vie reprit. Apolline fut la dernière à partir. Roger la salua et elle promit de revenir pour de nouvelles découvertes culinaires. Il ferma son bar derrière elle. La journée avait été trop intense.
Elle fut éblouie et un peu désorientée par ce retour à la lumière du jour. Son intuition ne l'avait pas trahi et elle était parvenu à retrouver la trace des trafics de Mohand. Et ensuite ? Elle devait élaborer un plan pour la suite de la journée. Hector était toujours la cible d’une campagne massive et bien orchestrée de déstabilisation en ligne, jeté à la vindicte populaire, et mis à l’écart de son équipe dans la Police. Elle se dirigea vers le métro tout en pensant à la tâche qui l’attendait. Ce serait une autre paire de manches. Le combat était disproportionné, elle comptait affronter des dizaines de milliers de bots pilotés par des milliers de serveurs et elle n’avait qu’un ordinateur portable et trois machines à sa disposition. Sa puissance de calcul et sa bande passante étaient dérisoires comparées à celle de IAtus. Une riposte par force brute était vouée à l’échec. Avant de s’engouffrer dans la bouche de métro, elle appela enfin Hector pour partager ses découvertes sur Mohand. Elle lui expliqua que son cousin trafiquait des armes sur le Darknet, avec un catalogue bien fourni, allant du fusil automatique aux explosifs en passant par les drones, similaires à ceux utilisés au Bataclan. Comme le pompier pouvait se laisser emporter par la fascination des flammes, se faire pyromane, Mohand, le démineur, était passé de l’autre côté de la barrière, contribuant au chaos qu’il était censé combattre. Hector ne put s’étendre, sur le sujet – il discutait avec son cousin – mais il avait bien compris les implications de cette découverte et raccrocha. Apolline descendit dans le métro, puis assise dans la rame qui la ramenait chez elle, elle concentra toute son énergie à sa guerre contre IAtus et son patron, Alexander Karpathi. Pour Ian Keppler, pour son propre père et pour tous ceux que le système avait broyés !
Hector avait quitté le centre de déminage et avait perdu la notion du temps. Il se souvenait qu’il avait rendu visite à son père. Son histoire semblait irréelle, comme un conte fantastique raconté à un enfant. Il n’arrivait pas à imaginer son père, ce vieux monsieur fragile, prendre part à des activités clandestines et illégales. Il faut croire que c’était un autre homme désormais.
Tout en marchant au hasard dans les rues, il recomposait sa vie autour des secrets qu’il avait toujours pressentis – redoutés peut-être même –, une trouble histoire de famille, faite de difficultés, de combats, de trahisons et de drames qui l’avait structuré à son insu. Depuis deux jours, il se sentait emporté dans une tourmente incontrôlable qui l’empêchait de réfléchir clairement. Lorsqu’il réalisa que la commémoration avait lieu le lendemain, que les dirigeants du monde se rassembleraient autour de la Plaie en mémoire aux victimes, son cœur accéléra. Il n’avait toujours pas la moindre idée de la façon dont il pourrait empêcher Alix d’agir. Le dénoncer ? À quoi bon, il n’avait aucune preuve à produire. On le prendrait pour un dinguo, on réduirait sa parole au délire d’un fou traumatisé par un événement survenu deux ans plus tôt.
Il pensait avoir accepté son destin ce soir-là, au Bataclan, avant que la zone ne devienne la Plaie. Il s’était reconstruit autour de cette marque indélébile dans son parcours. De quoi était il certain désormais ? Aujourd’hui, il avait l’impression que cet événement n’était qu’une étape logique de son parcours, l’aboutissement d’une histoire qui le dépassait. Sa famille entière avait été marquée par la rage, la révolte, le terrorisme, la mort, les armes. Était-il devenu policier pour essayer de conjurer le sort ? La violence qui était ressortie chez l’avocat, cette rage était-elle en lui, inéluctable, prête à s’exprimer dans les moments de colère et d’impuissance ? Il songea au déterminisme, au poids de l’héritage. Est-ce que l’expression de cette colère était inéluctable, inscrite dans la destinée de sa famille ? Il ne s’était pourtant jamais senti aussi fort depuis bien longtemps. Il avait retrouvé son frère au travers des épreuves. Cette joie seule détournait pour un temps au moins l’envie de se venger du cousin et de lui faire payer la note qu’il avait mise sur le compte de Yacine.
Sous la lumière des réverbères, les rues pavées brillaient encore, après l’orage qui avait délavé les trottoirs. L’air frais était revigorant. Il obliqua instinctivement sur une rue qui montait sur les contreforts de Montmartre. Il dut ralentir sa cadence pour réguler son souffle qui s’était emballé. Il s’accorda une pause, adossé à un mur le long d’un escalier interminable. Il ferma les yeux. Erreur ! Sous l’émotion, son cerveau lui assena un violent retour en arrière. Deux ans plus tôt. La configuration des lieux imprima sa rétine, projetée dans le corridor menant à la salle de spectacle, les muscles contractés, adossé à un pilier de béton, poussant sur ses pieds pour sentir derrière lui sa protection rassurante et précaire. Il s’apprêtait à s’élancer dans la salle, ses poings crispés comme s’il tenait une arme. Les ongles pénétraient dans la partie grasse de sa paume de main. Un vertige le saisit, alors que, les yeux fermés, il se voyait entrer dans la salle. Bruit de tirs, balles, douleurs, flashs. Il rouvrit les yeux avant de basculer, juste à temps pour reprendre son équilibre. De là où il se tenait, face à lui, il apercevait les ombres du cimetière de Montmartre. Les monuments funéraires se détachaient sur un ciel dégradé, là où les restes du soleil semblaient se mourir derrière l’horizon. Les tombes lui évoquèrent le dessin d’Éric Frey. Il crut distinguer sur l’une d’elle ses initiales. H.M. Dans sa toute-puissance ou dans son délire, l’auteur prédisait la date de sa mort, cruellement proche, le 13 novembre. Ce soir pourtant, il avait encore la vie devant lui, la commémoration n’aurait lieu que le lendemain ? Qui sait ce qui pourrait se passer d’ici là ?
Lorsqu’Apolline sortit du métro, le ciel se chargeait de nuages noirs. La pénombre prenait de l’avance sur la nuit et l’éclairage public ne s’était pas encore activé. Elle frissonna en se rappelant des menaces qui planaient sur eux. Elle accéléra le pas et par prudence fit des détours avant de rentrer chez elle. À chaque coin de rue, elle tournait exagérément la tête, s’attendant à repérer la silhouette familière de l’homme à tête d’obus. Elle l’appelait désormais du surnom dont Hector l’avait affublé. Le calme régnait dans le quartier. Le calme avant la tempête. Avec le grain qui s’annonçait, les rues étaient quasi désertes. Rassérénée, elle se glissa dans le porche de son immeuble. Elle évita l’ascenseur, elle le prenait rarement. Elle s’en méfiait après avoir été bloquée dans un trop grand nombre de fois, enfant, dans l’ascenseur de son immeuble à Berlin-Est. La maintenance laissait à désirer et elle avait passé des heures assises à pleurer en attendant qu’on vienne l’extraire de la cabine. En prime, si ce soir quelqu’un l’attendait en haut, elle serait acculée dans la cabine. Impossible de s’échapper. Elle gravit prestement les six étages pour rejoindre sa chambre de bonne. Personne ne lui bondit dessus, ni sur le palier ni chez elle. Enfin à l’abri, elle tourna la clé dans la serrure avant de s’adosser à la porte pour reprendre son souffle. La fenêtre qui donnait sur le toit en zinc était trop étroite pour laisser filtrer la faible luminosité extérieure. Il y eut un éclair puis quelques secondes plus tard, un coup de tonnerre lui confirma que l’orage était encore loin. Elle alluma l’ampoule nue pendue au plafond.
Son lit lui tendait les bras. Elle se serait volontiers jetée dessus – avec la fatigue, ses muscles étaient endoloris –, mais elle avait la certitude qu’alors le sommeil l’attraperait. Elle avait enchaîné les nuits trop courtes. La commémoration approchait et elle avait encore beaucoup à faire. Hector était sous les feux de IAtus et elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’Alix préparait. Elle débarrassa les restes, assiettes, tasses empilées sur son unique table, déversa le tout dans l’évier, déplia son ordinateur, et s’affaissa sur la chaise en métal, avec son assise et son dos en contreplaqué, une vieillerie récupérée dans un collège, comme la table en Formica, d’époque, avec ses insultes et ses mots d’amour écrits au Typex ou gravés à la pointe du compas.
Son plan était relativement simple, lancer à son tour un réseau de bots, dont l’objectif ne serait pas de générer un volume de messages aussi considérable que IAtus, impossible de rivaliser, non, si son hypothèse était correcte et qu’une IA centrale coordonnait bien l’attaque, ses bots tenteraient de faire dériver son modèle à coup de messages qui leur seraient directement adressés. Elle ne voulait pas gagner la bataille de l’opinion, elle voulait détourner l’IA de sa cible. On appelait ce type d’attaque des prompt injections. En saturant la fenêtre de contexte d’une IA avec des données contraires à sa programmation initiale, il était possible de la faire la faire dévier de son objectif initial. Tout l’art de l’attaque consistait à découvrir les premiers messages qui pourraient contourner les règles morales qui lui avaient été inculquées pour l’empêcher d’accepter de nouveaux postulats. En deux mots, il fallait trouver le biais qui permettait de reconstruire sa vision du monde.
L’orage qui menaçait passa finalement à proximité. La pluie battante cognait contre sa fenêtre et résonnait sur le toit en zinc. Apolline testa plusieurs stratégies de contre-attaque avec son réseau de bots. Le challenge s’annonçait long et minutieux, mais Apolline fut surprise par la réaction de l’IA. L’attaque visant Hector avait été préparée à la va-vite, et les protections de son modèle étaient quasi inexistantes. Les premiers effets positifs se manifestèrent alors que l’orage s’éloignait et que le calme revenait dans l’appartement. Apolline était parvenue à rendre l’IA totalement complotiste. Les bots accusaient le gouvernement, les lobbies, les grands pétroliers, les sociétés de la tech, les ingérences étrangères. Les bots avaient même retourné leur veste et œuvraient pour défendre Hector Mahi. On disait déjà qu’on l’attaquait pour salir son honneur et la réputation de la France avant la commémoration. En réponse, certains accusaient les Russes, d’autres les Chinois. L’aura d’Hector grandissait. Sur les réseaux sociaux, tous les regards se tournaient vers la Plaie, vers une commémoration duquel il serait absent, mais que tout le monde désormais voulait suivre avec attention.
Elle réfléchit un instant. La puissance de calcul de l’IA semblait considérable, elle n’avait plus besoin de toute cette capacité pour soutenir Hector. Elle brancha le disque qui contenait les données d’Éric Frey et décida de reprogrammer l’IA pour qu’une partie de ses bots l’aide à casser le code d’ALE, l’Assistant Logiciel d’Écriture utilisé par Éric Frey. Si elle y parvenait, elle pourrait analyser son modèle d’IA, comprendre sa logique et accéder au manuscrit d’Éric Frey.
À mesure qu’Hector s’approchait du sommet de la butte Montmartre, la masse des touristes en vadrouille enflait, mais le froid et le brouillard qui s’abattait sur la ville entamèrent leur détermination. À chacun de ses pas, Hector sentait sa confiance grandir. Il avait l’impression d’avoir retrouvé un proche perdu depuis longtemps, le fragment d’âme qui lui manquait. Ils avaient été si proches avec son frère, autant que Rachid avait pu l’être avec Tahir. Il comprenait ce que son père avait pu ressentir, le déchirement d’une divergence irréductible. Entre Hector et Yacine, tout cela n’avait été qu’un malentendu qu’ils avaient aujourd’hui dépassé. Yacine était mort, mais il était redevenu son frère, un grand frère dont il s’autorisait à nouveau à être fier.
Hector déboucha sur le parvis du Sacré-Cœur. Il plissa les yeux. L’immanquable dôme blanc qui rayonnait au-dessus de la capitale l’éblouit. Il se tourna vers le Sud. Hector voulait voir Paris, prendre son pouls, deviner la Plaie qui se dressait autour de la République, rattacher sa vie et ses sens à cette nouvelle réalité.
Son téléphone vibra. Un message reçu. C’était Alexander Karpathi qui continuait la conversation ouverte plus tôt ce matin. Il se demanda à quel jeu trouble il était mêlé. Il avait envoyé des hommes à sa poursuite. Qu’étaient-ils devenus ? Mal à l’aise, il tourna sur lui-même pour vérifier si quelqu’un s’intéressait à lui. Il y avait une femme avec un enfant dans une poussette et quelques passants au pas rapide qui ne semblait pas prêter attention à lui. Cela ne le rassura pas totalement. Il s’assit sur les marches devant le parvis, face à la ville et se perdit dans la contemplation.
Il avait trouvé refuge dans le Paris typique, l’image d’Épinal, le Paris éternel qui vous raconte que rien n’a changé. Mais est-ce que c’était vraiment ça Paris ? Était-ce toujours le cas. Le monde change sans que l’on s’en aperçoive. L’Algérie était la France d’une certaine manière, jusqu’à ce qu’elle ne le soit plus. Le monde se reconstruit en permanence et personne ne le remarque, jusqu’à ce que des événements nous forcent à ouvrir les yeux. Choc de réalité. Que voyait-il vraiment à ses pieds, indépendamment de ce qu'il avait envie d’y trouver ? Un Paris transformé, mais vivant, un Paris industrieux dans lequel des usines avaient commencé à recracher leurs émanations, un port qui s’agitait encore le soir, des hommes qui déchargeaient les péniches débarquant jour et nuit. Devant lui se tenait Paris, une ville qui s’adaptait et qu’il jura ce soir d’accepter malgré ses ses défauts, une ville qu’il aimait, en dépit de ses cicatrices et de ses plaies, peut-être grâce à elles.
Il déverrouilla son téléphone et lut le dernier message reçu. Karpathi lui avait envoyé l’image d’une coupure de presse. Au centre de la page, on y voyait clairement le hacker Ian Keppler, l’homme assassiné dans une ruelle, il y a deux ans, un 13 novembre. Sur l’image, derrière lui, se tenait Apolline Planck, parfaitement reconnaissable. Elle n’était citée que par son pseudo, DCEption, clin d’œil à sa capacité de camouflage. Hector se dit qu’Apolline Planck était probablement une identité d’emprunt. L’article mentionnait que plusieurs membres du groupe de hackers Codechaos Kollektiv avaient été identifiés. L’article rappelait que ces individus étaient responsables de l’attaque et des fuites qui révélaient les accointances de certaines parlementaires allemandes avec de puissants lobbies. L’article se passait de commentaire et Karpathi n’avait pas jugé bon d’en dire plus. Hector répondit d’un message court et direct.
— Qu’est-ce que tu attends de moi ?
Des points de suspension s’agitèrent pendant quelque temps. La réponse de Karpathi fut aussi succincte.
— Une écoute attentive et une grande ouverture d’esprit.
— C’est-à-dire ?
— Admettre la possibilité qu’Apolline ne soit pas qui elle prétend être.
— Tu pense que je suis naïf ? Je m’en doute, mais ça ne signifie pas que je ne peux pas lui faire confiance.
— La police allemande souhaite l’interroger sur les hacks qui ont visé des politiques allemands et…
Le message était incomplet. Les points de suspension avaient disparu, Karpathi semblait occupé à autre chose, mais après quelques minutes d’attente, la suite tomba enfin.
— La police a aussi des doutes sur la façon dont Keppler est mort. Ils pensent à un règlement de compte pour le contrôle du groupe, peut-être une histoire financière. Les hackers brassent des fonds considérables, tu dois le savoir, des cryptomonnaies qui voyagent sur une simple clé USB.
Nouvelle pause.
— Est-ce que tu t’es déjà demandé si elle te manipulait ? Allez, sois honnête. Qui a eu l’idée de votre visite par exemple ? La sécurité est en train de passer mon bureau au peigne fin. Certains pensent qu’elle a pu profiter de votre venue pour laisser un mouchard.
— C’est pour ça que tu as lancé des tueurs à nos trousses ?
— Allons, Hector, ce ne sont pas des méthodes que j’emploie. Es-tu certain que les tueurs étaient à vos trousses à tous les deux ? Et s’ils n’avaient pour but que de t’éliminer, toi, dans un schéma qui pourrait ressembler à celui de la ruelle ? Qui pourrait organiser une telle opération ?
Hector fut submergé par l’émotion. Karpathi avait instillé le poison du doute. Ce soir, il se méfiait de tout et de tout le monde. Cet homme était très fort. Hector et su que répondre et s’agaça de ce chat qui s’éternisait.
— Et si on s’appelait plutôt pour en parler de vive voix ?
— J’ai mieux à te proposer, un rendez-vous demain matin, aux aurores, dans un lieu discret. Qu’est-ce que tu en dis ?
À suivre…
La dose de Flow
Musique
Cette semaine, je vous emmène en voyage, à l’est, un peu plus loin qu’Épinal, avec un morceau electro de Liraz, chanteuse israélienne d’origine iranienne qui chante en Farsi.
Voici Haarf (qui veut dire parler) de Liraz :
À suivre
Je pars demain vers le Grand Est, et je suis impatient de retrouver l’ambiance des Imaginales, de pouvoir passer plus de temps à écrire, et de rencontrer lecteurs et auteurs pour parler de nos histoires.
En attendant, je vous souhaite un merveilleux dimanche et un bon lundi raffarinesque !
-- mikl 🙏