L’envol des dragons, La Plaie 50 – Le Flow #213

Où je vous présente l’envol des dragons, le chapitre 50 de la Plaie, et vous parle de Luke.


Newsletter   •   14 juillet 2024

Hello les amies,

Je n’ai pas envoyé l’épisode 50 la semaine dernière car le dispositif narratif ne fonctionnait pas. Je l’ai donc réécris en trouvant une autre approche et cette fois, j’en suis enfin satisfait. Rejoignons maintenant la commémoration du V13, cette place où deux ans après le monde se réunit pour rendre hommage aux victimes.

Si vous voulez rattraper votre lecture, c'est par ici :

Bonne lecture !


La Plaie - Épisode 50

L’envol des dragons

Lorsque les premiers grondements retentirent, Marie-Claire Renard se tenait en retrait au pied de la tribune, évitant de se placer dans le champ des caméras qui capturaient la cérémonie. C’était toute l’ambiguïté de sa fonction, elle disposait d’un immense pouvoir qui dépendait de sa discrétion, condamnée à rester une femme de l’ombre.

Cette fois, elle était descendue dans l’arène. Elle ne pouvait se défiler comme elle l’avait fait avec Moreau en l’envoyant sur le terrain à sa place. La situation était délicate, et elle seule disposait des informations qui lui permettrait, avec chance et habilité de garder le contrôle des événements. Elle accompagnait les chefs d’État et ne comptait pas mourir pour la Nation, pas aujourd’hui en tout cas.

La veille, Marie-Claire Renard avait reçu un appel sur son téléphone sécurisé. Numéro inconnu, ça ne sentait jamais bon. Et ce n’était pas un démarcheur.

– Marie-Claire Renard ? lui avait demandé la voix grave, solennelle, militaire.

– Qui êtes-vous ?

– Ex-commandant Victor Deveraux. Je travaille pour Alexander Karpathi. Directement et discrètement, si l’on peut se comprendre. Je dirige une annexe, une officine, diriez-vous, avec quelques anciens militaires. Vous en avez déjà entendu parler, on nous appelle les Rats chez vous, il me semble.

Marie-Claire Renard voyait très bien en effet. Si le gars voulait la mettre mal à l’aise, c’était raté. Elle assumait totalement le surnom dont elle les avait elle-même affublées. Les Rats, une milice de gros bras qui testaient les armes que Karpathi produisait et qu’il envoyait parfois sur quelques théâtres d’opérations dites spéciales. C’était eux qui deux ans plus tôt avaient déployé le bouclier antiradiation dans les sous-sols de la Plaie. La bourde d’origine, le vol des armes, avait été contenue, la bombe sale n’avait pas rayé Paris de la carte. Et pour ça, elle leur en était reconnaissante. Karpathi était retombé sur ses pattes, évitant des centaines de milliers de victimes. Selon le point de vue, on pouvait aussi considérer que le patron d’entreprise était malgré tout responsable de la mort de milliers de civils. Verre à moitié vide, à moitié plein, elle avait choisi le camp de l’optimisme. Le type au bout du fil prit son silence pour une invitation à poursuivre.

– Karpathi a disparu. Il ne donne plus signe de vie. Introuvable depuis deux jours. Nous avons déclenché le protocole qu’il a mis en place dans cette hypothèse. Nous prenons attache pour nous mettre à votre service.

Tout cela faisait beaucoup d’informations qui lui parvenaient en rafales, ces derniers temps, et amplifiait les alertes que remontaient ses services de renseignement. Tout s’était précipité depuis qu’Hector Mahi avait débarqué chez Karpathi. Alexander l’avait appelé pour lui demander de temporiser. Elle avait tenté de ramener Mahi à la raison, de négocier une trêve avec Karpathi, même temporaire. Elle savait que Mahi était un franc-tireur, mais que tout s’emballait à l’approche de la commémoration, avec la visite des dirigeants du monde entier. La pression était montée d’un cran. Ses services avaient été à la chasse aux rumeurs, mais la seule menace qu’ils avaient identifiée était celle d’un groupe radical qui projettait de protester durant la cérémonie. Il y avait des rumeurs autour d'un traffic d'explosifs, mais c’était des artistes, ils étaient surveillés et semblaient inoffensifs. La taupe qui lui avait passé l’information avait juré qu’il n’y avait rien à craindre, que c’était des hippies, des utopistes. Marie-Claire Renard avait acquiescé, mais elle ne prenait jamais aucun risque. Alors, elle avait renforcé l’infiltration du groupe, pour prendre tout ce petit monde en flagrant délit. Elle s’était finalement ouverte de ses inquiétudes au Président, pour éviter les risques, pour se couvrir aussi. Le Président n’avait rien voulu entendre, l’enjeu était trop grand. « Plutôt mourir que devenir la risée du monde. » Marie-Claire s’était dit que les deux options n’étaient pas exclusives, mais elle avait gardé la remarque pour elle.

L’implication d’Hector était troublante. Il était sur une piste qu’il ne lâchait pas, peut-être même avait-il découvert des choses qu’ils ignoraient ? Hector s’était rapproché du groupe d’activistes qu’ils avaient dans le collimateur. Il avait identifié leur leader et avait débarqué dans leur planque. Cela avait mis un coup de pied dans la fourmilière et le contact avec les infiltrés avait été perdu. Ils avaient suivi le groupe qui était certainement passé en mode sous-marin, interdisant toute communication. Elle voulait pourtant croire qu’en cas de réel danger, ils l’auraient prévenu. Sauf s’ils avaient été identifiés et, disons…, écartés.

Par prudence, elle avait resserré la surveillance d’Hector Mahi. Elle ne le croyait pas coupable d’avoir pactisé avec l’ennemi, mais il avait du flair, peut être avait-il débusqué un lien entre ce collectif et les rumeurs de bombe qui circulait ? Son téléphone bornait chez lui. Il l’avait certainement abandonné et achèté un mobile jetable. Heureusement, le flic n’était pas très doué pour rester dans l’ombre. Il avait appelé son père avec ce téléphone secret et les services de Renard avaient retrouvé sa trace, ce matin. Un amateur ! Ou bien il s’en fichait, tout bonnement. Puis le téléphone avait disparu de leurs radars près de la Plaie, précisément autour des locaux de Nexus X, une filiale de IAtus. D’abord la disparition de Karpathi, ensuite Hector qui traînait dans le coin, ses services de renseignements incapables de confirmer si des explosifs étaient en circulation et la foule rassemblées autour de la Plaie. Aurait-elle dû imposer au Ministre de l’Intérieur l’annulation de l’événement ? Probablement, mais depuis les attentats, sa crédibilité s’était effondrée. Aujourd’hui, elle jouait sa carrière et peut-être même sa vie. Qu’il en soit ainsi.

Elle chassa ses pensées lugubres. Elle avait besoin de tout son sang-froid pour débrouiller la situation. Et d’un petit coup de main discret. Avant que la tribune officielle ne se remplisse, avant que les chefs d’État ne se rassemblent autour de la Plaie, elle avait décidé de mobiliser les Rats. Ils étaient planqués dans le quartier, de l’autre côté du Bataclan, prêts à intervenir. Puis, elle avait cherché qui envoyer pour jeter un œil chez Nexus X et voir ce que faisait Hector là-bas. Il fallait quelqu’un sans aucun lien avec IAtus, un flic, simple, anonyme, proche de Mahi. Un nom lui vint à l’esprit comme une évidence, Vitale Dante, le partenaire d’Hector au Bataclan, et son plus fidèle ami. Elle lui avait parlé lors de la remise de médailles. Ils avaient discuté de concours, de promotions et des conditions pour entrer dans les services spéciaux. La plupart des forces de l’ordre du coin étaient mobilisées pour gérer le grand bordel autour de la célébration et c’était son secteur. Elle composa le numéro qu’il lui avait laissé et en quelques mots lui expliqua son inquiétude et ce qu’elle attendait de lui.

Elle écourta la conversation alors qu’un grondement inattendu faisait vibrer la place, un bruit sourd, puissant, comme venu des profondeurs de la Terre qui fit frissonner la tribune officielle. Les dirigeants tendus et leurs services de sécurité s’interrogèrent du regard, déjà prêts à fuir. Le doute s’était également insinué derrière la carapace du Président. Sans s’interrompre, il avait levé les yeux de sa feuille et lança un regard à sa directrice de la Sécurité intérieure. Il attendait une réponse à sa question muette, devait-il s’interrompre alors que la foule était figée, suspendue à ses lèvres. « Qu’est-ce que tu veux, mon gars ? Tu regrettes ta décision désormais ? Qu'est-ce que vous voulez tous faire ? se demanda Marie-Claire Renard, fuir comme des animaux, vous réfugier dans les jambes de leur maître dès que le tonnerre gronde ? C’est ça, l'élite qui dirige le monde ? » Elle allait leur apprendre à être dignes, à toute cette clique de vieux lâches débonnaires, leur apprendre l’exemplarité pour éviter mouvements de foule et bain de sang. C’était parti, ce bruit sourd marquait le début d’une opération dont elle ne savait rien, un fâcheux imprévu. Trop tard pour céder à la panique, pour fuir, si une bombe devait exploser, la tribune officielle serait soufflée. Alors, malgré la rumeur qui enflait dans le public, elle gravit les quelques marches qui la séparaient de l’estrade pour glisser quelques mots à l’oreille du Président hésitant. « Continuez, tout est sous contrôle, ne vous arrêtez pas. Faites comme si vous étiez au courant de tout. Faites ce que vous faites de mieux. Rassurez ! » Et le Président sourit, d'un sourire confiant qui paraissait si sincère. Il est doué pour ça, pensa-t-elle alors. Puis il reprit son hommage, égrenant d’une voix solennelle les prénoms des victimes de l’attentat. La main qui tenait ses feuilles trembla légèrement, mais seule Marie-Claire le remarqua. Quoi qu’il arrive désormais, elle pensa avec une satisfaction sans honte que cette opportunité lui redonnait l’initiative.


La vibration enfla, son intensité fit résonner les profondeurs de Paris jusqu’aux cieux. Dans les souterrains, Hector ne ressentit qu’un murmure l’envelopper, comme le hum saccadé de mille moines jouant de leurs cordes vocales à l’unisson. Il continua sa progression, sans se laisser déconcentrer. Au-dessus de lui, sur la place, proche de la commémoration, la vibration vint du sol, grave d’abord comme si un métro tentait de s'échapper de ses tunnels, puis en une musique étrange, dissonante, rythmée par les coups asynchrones d’une rythmique tribale, une mélodie de transe qui surprit la foule, figée, tournant le regard pour chercher la source du son qui venait de toutes les directions.

Apolline remarqua un moment de flottement à la tribune, mais elle était trop loin pour en saisir la nature. Une femme monta sur l’estrade et murmura à l’oreille du Président de la République, qui posa ensuite sa main droite sur son cœur et continua sa lecture. La peur qui avait fait frémir la foule reflua, tout semblait faire partie de la cérémonie. Et le son devint musique, le chant d’un chœur. Les percussions avaient disparu et des voix graves résonnaient, psalmodie envoûtante magnifiée par les prénoms scandés avec régularité par le Président, sa voix maintenant calée sur cette étrange harmonie. Apolline comprit alors que le son venait de haut-parleurs entourant la place, camouflés au rez-de-chaussé et sur les toits des bâtiments irradiés. De ces mêmes bâtiments, de chaque fenêtre aux vitres brisées, émergèrent des faisceaux lumineux. Des fumigènes produisirent ensuite une fumée qui envahit progressivement l’espace de commémoration. À la tribune, le son s’interrompit pendant quelques secondes avant que la surcharge de consommation électrique fût absorbée.

Autour d’Apolline, la surprise s’était transformée en admiration devant ce qui s’annonçait comme un impressionnant spectacle. Puis, la foule tressaillit lorsque les sons devinrent images, comme sorties du néant, prenant corps dans la matière des fumées qui avaient recouvert la place. Au centre de la Plaie, au milieu de cet espace de mémoire déserté, une chose émergea du sol, se tortillant pour le traverser, accouchement difficile, contorsions d’un reptile quittant enfin son œuf. L’impression devint forme, elle prit de l’ampleur pour former une image précise lorsque la bête déploya ses ailes. Oh ! Un murmure de surprise parcourut l’assemblée. Posé au milieu de la place, faisant face à la population de Parisiens, se trouvait un dragon qui mesurait la taille des bâtiments. Il redressa la gueule vers le ciel, pendant que les haut-parleurs reproduisaient son cri, un hurlement guttural, raclement de gorge venu des enfers. La fascination pour ce monstre si réaliste étouffait la peur. La bête démoniaque déployait une beauté vénéneuse. Apolline savait que tout n’était qu’illusion. Elle eut une pensée pour Alix et ses amis qui avaient réussi à construire le plus grand hologramme qui ait jamais existé. Elle reconnut la bête noire et sombre dessinée par Éric Frey pour illustrer le tableau de photos en mémoire aux victimes.

Un déluge de flammes s’abattit ensuite sur la place de la République, dans une tornade si réaliste qu’Apolline crut en ressentir la chaleur. Le feu vint du ciel, cédant la place à un autre dragon, encore plus gigantesque, flamboyant, rouge sang. Il se posa sur la statue au centre de la place, agrippant chacune de ses serres griffues sur les épaules du symbole républicain. Un cameraman s’était approché autant qu’il le pouvait, tentant de saisir une scène trop grande pour tenir à l’écran. Le dragon rouge tourna la tête, regardant droit dans la caméra portée par cette silhouette minuscule et hardie, semblant fixer le monde entier. L’autre dragon répliqua par sa propre haleine de flammes, laissant dans son sillage une allée de pierres tombales. Puis une chose émergea du sol, comme des milliers de tentacules de la même couleur noirâtre que le premier dragon, elles se déployaient en rampant, de fines protubérances entourant les tombes, aspirant un liquide rouge comme si le monstre se nourrissait de la vie de ces victimes mortes depuis longtemps. Du public aux tribunes officielles, tout le monde était figé, ne sachant comment réagir au spectacle, magnifique et désespéré. Sur les toits les tireurs d’élite déboussolés attendaient des ordres clairs. Le Président s’était d’abord interrompu, mais il avait finalement poursuivi la lecture de sa longue liste, comme pour se donner une contenance. Le dragon rouge semblait réagir à chaque nom, et dans sa façon de s’agiter, il était évident que sa colère enflait, puis lorsqu’elle eut pris des proportions incontrôlables, le dragon rouge se jeta sur le premier. Le son sortant des enceintes fit ressentir à la foule toute la violence du choc. Les grognements devinrent des rugissements, les deux dragons, l’un rouge, l’autre noir, s’étaient envolés, continuant la bataille toujours plus haut dans les airs, leurs longs corps entortillés, formant une tresse bicolore. Le dragon noir renonça le premier. Il lâcha son adversaire et en quelques tires d’ailes s’évanouit dans le ciel. Le dernier dragon, le rouge savoura sa victoire, il opéra une élégante volte-face au-dessus de la place, comme un nageur se retourne sous l’eau pour sa prochaine longueur. Il survola la foule et disparut d’un battement d’ailes, poussant un dernier cri qui sonnait comme un déchirement.

La sono qui amplifiait la voix du président s’arrêta sa voix se coupa à nouveau. À ce moment-là, pendant la seconde d’interruption, les visages de centaines de victimes apparurent fugitivement, l’âme des défunts s’envola à la suite des dragons. Hector ne pouvait le savoir, mais il était libéré de la promesse faite à Pierre, l’homme sur la corniche. Dans une brève défaillance du bouclier antiradiation, les victimes avaient retrouvé leur liberté, elles n’étaient plus condamnées à vivre cloîtrées sous le sarcophage invisible de la Plaie. Et comme dans une hallucination collective, beaucoup crurent reconnaître fugitivement le visage d’un proche s’élevant vers les cieux, il resteront persuadés d’avoir été témoins d’un miracle, mais peu oseront en témoigner.

Après la sidération, la foule se réveilla enfin. Les premiers applaudissements fusèrent, se propageant comme un bruissement avant de finir tempête. Les projecteurs formèrent une dernière image, plus intime, celle d’une tombe au-dessus duquel flottait le visage vaporeux d’un jeune homme. Sur la tombe était inscrit sobrement Maxime Bauer, suivi de la date de sa mort, le 13 novembre 2015.

Puis vint le temps de la politique, la raison d’être de l’événement. Dénoncer. Une voix off s’éleva, pure, sans aucune déformation et Apolline reconnut la voix d’Alix au-dessus des applaudissements. « Deux dragons, deux intelligences construites par l’Homme. Appelez-les IA, si vous devez leur donner un nom. S’il est une chose qu’il faut toujours se demander lorsqu’on l’on rencontre le diable, c’est qui l’a créé. Le pourquoi est toujours risible, trop humain, trop décevant. La bête qui vit dans ces sous-sols n’est pas morte, elle dort dans l’ombre, mais elle ressurgira, ici, ailleurs, sous une forme différente, sous un autre visage, terrorisme ou totalitarisme. Cherchez à comprendre, luttez sans relâche, votre liberté est à ce prix. » Une dernière image s’afficha en guise de signature, une simple URL pointant sur le domaine IAtus-papers.org.

Enfin, les clameurs s’essoufflèrent pour terminer dans un silence absolu. Personne n’osait parler au risque de briser le charme du spectacle qui venait de se dérouler sous leurs yeux. Déjà certains tentaient d’ouvrir le lien vers le site, mais ils devaient patienter, les réseaux étaient saturés. Apolline profita de la confusion pour fendre la foule anesthésiée et se frayer un chemin vers le canal Saint Martin. Elle devait regarder la bête dans les yeux, explorer ces sous-sols, retrouver Hector. Dans les locaux de Nexus X, à une trentaine de mètres sous ses pieds, Alix avait raté l’unique représentation de son spectacle, l’œuvre d’une vie, indépassable. Enfin, il s’autoriserait à tourner la page, après cet au revoir à son ami Maxime, et débarrassé de sa honte, il redeviendrait Alix Klineman.

À suivre…


La dose de Flow

Musique

Cette semaine, après le demi-soulagement qui a accompagné le résultat des élections législatives, j’ai envie de partager un morceau qui m’accompagne depuis bientôt dix ans, un morceau politique de Luke qui en 2015 a su mettre en bouteille l’air fétide qui souffle depuis quelques décennies sur le pays. Voici Quelque part en France :

À suivre

Libérer les dragons, ai-je envie de hurler depuis le début du roman ! Ça y est, ils sont lâchés, et je vous avoue que c’est un moment émouvant, car c’est une scène que j’ai dans la tête depuis presque deux ans maintenant. Rassurez-vous, la tension n’est pas prête de retomber, je vous réserve encore quelques émotions.

En attendant, je vous souhaite une merveilleuse fin de week-end !

-- mikl 🙏