Distillation#1 – Le Flow #226

Distillation#1 – Le Flow #226

Où je vous entraîne dans mon univers poétique et vous parle de Lady Gaga.


Newsletter   •   27 avril 2025

Hello les ami·es,

Le temps s’écoule.

Je vous ai laissé avant mes aventures à Lyon, au Festival Quai du Polar à Lyon. Puis je suis parti en vacances à Berlin. Une ville au charme fou. J’aurai l’occasion d’en reparler.

Est-ce que j’ai chômé durant tout ce temps ?

Pas vraiment.

Vous pouvez par exemple lire un court essai technopolitique que j’ai publié récemment :

Que faire des « Rois de la Tech » ?
Move fast ? Et après ?

Et puis, je prépare la suite, l’avenir de mon roman terminé, tandis que je planifie le suivant, sous le nom de code « le cycle de Kolmogorov ». J’espère pouvoir vous en dire plus très bientôt.

Fini le teasing, pour vous faire patienter, je vous partage une nouvelle divagation poétique et élémentaire.

Bonne lecture !


Distillation#1

L'homme regarde sa montre
jauge le temps qui roule
coule d'une légère et abrasive gravité
s'astreint à relever ce qui passe
se passe
change

Mais rien n'a bougé
autour de lui entre deux
battements de paupières
face à lui
l'arbre le tance
tout aussi immobile

L'homme dégluti avec peine
tout est même
mais quand bien même
Il ne peut rester figé
car tout palpite

Tout

Une perle de sueur glisse de son front
l'homme regarde sa montre
se demande
combien de temps pour ravaler sa haine
éteindre les volcans de bile
magmas de trahisons

Éruption
irruption
disruption
mots en ion
mots du changement dans la douleur
tout en tension
comme s'il fallait l'enfanter
ce changement

Sans raison
l'homme regarde sa montre

Attendre le temps qu'il faut pour
domestiquer ses peurs
taire ses alarmes
pardonner
peut-être juste oublier
verser une larme
sans raison
juste oublier
ce qui sera

Combien de seaux de bile
pour dissoudre sa peine
combien d'éruptions
pour emplir ses failles de lave

Il compte ses cicatrices
sur ses doigts
guette
sur le cadran circulaire
cette heure qui un jour reviendra

Il pense le monde
l'aiguille avance
il panse ses plaies
l'aiguille avance
l'homme regarde sa montre
quand de son arbre
tombe un fruit
sucré
juteux

Un oiseau sort d'un buisson pour s'en repaitre
l'homme ne bouge pas
il craint de l'épouvanter
alors il se fait discret
se fond
immatériel
invisible et omniprésent
perméable au monde
qui l'avale
comme un fruit mûr
qu'on picore à même la peau

Au travers de sa gorge nouée
l'homme ravale sa peine
étouffe ses rancœurs
calme son souffle

Quelle heure est-il quand la nuit tombe
quand toute haine bue
le soleil gronde l'impudent pénitent
l'homme regarde sa montre
l'oiseau a depuis longtemps disparu
quand le temps le recrache

Il se lève
titube
comme l'oiseau repu
libéré
ivre des ferments du possible
distillé à l'alambic minéral
du temps qui s'égrène



La dose de Flow

Musique

Lady Gaga est pour moi comme Yungblud, tous les deux brillent comme les deux plus belles voix du moment, au service d’une palette artistique exceptionnelle. Si, si je vous assure.

Pour continuer à vous en convaincre, je vous partage une version épurée du morceau de Lady Gaga, Abracadabra, qui sublime un morceau électro en ballade somptueuse.

À suivre

Oui, je sais, le rythme de cette lettre hebdo est un peu fantaisiste, mais vous savez comme moi que le temps est relatif.

Alors, à la prochaine et en attendant, je vous souhaite une merveilleuse semaine ! 

-- mikl 🙏