Alors, comment se passe votre week-end ?
J’espère que vous avez passez un merveilleux Noël et que ce week-end sera un parenthèse suspendue, avant de rejoindre 2021.
L’année prochaine, je compte bien terminer les projets de textes longs que j’ai initiés. Et oui, j’en ai plusieurs, il va falloir prioriser tout ça.
Parmi les textes qui me tiennent à cœur, il y a l’histoire d’Éva, cette presqu’adulte dont j’ai déjà dressé le portrait indirectement dans le Flow #41 (« Je ne supporte pas d’entendre cracher sur la jeunesse. »).
Comme cadeaux de Noël, je vous offre aujourd’hui ce qui pourrait être l’ouverture de ce roman. Je ne vous garantis rien, tout peut encore changer.
Bonne lecture !
Dévorée de l’intérieur. L’idée lui glace le sang. Elle a vu Alien, ce vieux film bien flippant. Ce n’est pas une créature immonde qui la bouffe. C’est une chose bien plus vaporeuse. Impalpable et implacable. On ne l’a voit pas mais on la sent. Sur la langue, souvent. Gout de fer, de sang qui toujours finit en peur, rage ou frustration.
Un monstre sans visage. Lorsqu’elle le regarde, Éva fixe le néant. Pourtant, ce néant n’est pas le vide, loin de là. On y voit des grains de sable qui tombent, formant comme un flot continu. On le regarde hébété, dans une transe qui nous plonge dans un état végétatif.
Parfois, pourtant, le sortilège s’évanouit. Si l’on prête attention aux détails, on voit chaque grain, chaque instant. C’est alors que certains se réveillent en sursaut, s’agitent, courent pour fuir la bête.
Lorsqu’Éva monte dans ce train vers Montargis, elle ne sait pas ce qui l’attend. Elle se sent légère. Son seul poids est le sac qu’elle porte en bandoulière.
Elle fuit pour distancer les démons qui la rongent.
Il y a une physique de la fuite, c’est sûr. Lorsqu’elle ferme les yeux, elle voit les grains de sable remonter.
Légère.
Elle fuit pour renaitre, et peut-être vivre.
Assise dans le compartiment vide, Éva sort un carnet de notes. Elle ajuste son casque, lance un morceau sur son téléphone. Un bourdon lancinant envahit la cabine. Elle a choisi de voir le monde, 16 mesures à la fois.
Podcast
La saison 1 de Double Vie s’est terminée la semaine dernière par une interview de Xavier Dollo et Simon Pinel. Tous deux ont créé la maison d’édition Argyll. Xavier Dollo est également auteur, publiant parfois sous le pseudo de Thomas Geha. Ils nous parlent d’écriture et de création, mais surtout nous partage leur vision moderne de l’édition et du monde du livre.
🎧 À écouter sur la page Double Vie.
À retrouver également sur Apple Podcast.
La dose de flow
Musique
The Handsome Family est surtout connu pour son morceau « Far From Any Road », qui a été utilisé comme générique de la saison 1 de True Detective. C’est un morceau lancinant et atemporel. À écouter en boucle.
Inspiration
L’inspiration est parfois dans le voyage, l’évasion, dans des images poétiques et décalées d’un ailleurs qui nous parle. Cette semaine, je vous partage Weightless, une courte vidéo de Jean-Baptiste Chandelier, qui voit le monde en volant avec son parapente.
À suivre
Voilà le dernier Flow de l’année. Vous recevrez le prochain le 2 janvier, en 2021 déjà.
C’est plus que jamais le moment de ralentir et de savourer. En attendant de nous retrouver en 2021, je vous souhaite un merveilleux week-end !
— mikl 🙏
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Photo by Ivan Vranić on Unsplash
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